Conflit russo-géorgien: un nouveau souffle pour l'OTAN
Le conflit entre la Géorgie et la Russie donnera une nouvelle impulsion à l'OTAN, a estimé dans un entretien accordé à RIA Novosti mardi le directeur du Centre britannique pour la Réforme européenne, Charles Grant.
"L'OTAN a été confrontée au problème de son activité à l'issue de la "guerre froide". Certes elle a formé des militaires au Kazakhstan et en Géorgie, diffusé les standards militaires occidentaux de par le monde, pris part à l'opération de maintien de la paix au Kosovo et à l'opération en Afghanistan, mais en fait elle n'avait pas d'objectif précis", a expliqué l'un des politologues britanniques les plus connus.
Pourtant, selon lui, cet objectif "est apparu soudainement", en plein conflit russo-géorgien.
"Maintenant, la bureaucratie de l'OTAN à Bruxelles et les nouveaux pays du Conseil de l'Europe ont un nouvel objectif: refréner la Russie. Peu importe si ces pays font ou non partie de l'OTAN (il s'agit avant tout de la Pologne, des pays baltes, de l'Ukraine), pour eux, la Russie représente un problème et l'OTAN constitue un moyen de le régler", a-t-il indiqué.
Selon M. Grant, le conflit aura notamment pour conséquence le fait que certains pays, dont la Grande-Bretagne, la Pologne et les pays baltes accorderont davantage de ressources à la défense. D'autre part, la question de l'adhésion ukrainienne à l'OTAN ne doit pas être réglée positivement pour Kiev dans un avenir prévisible.
"Premièrement, parce que les Ukrainiens sont, dans leur majorité, hostiles à cette perspective. Deuxièmement, parce que c'est parfaitement inacceptable pour la Russie. Et, troisièmement, parce que cette perspective ne fait pas l'unanimité en Grande-Bretagne", a expliqué l'expert britannique.